Hier soir, Leonard Cohen était l'invité du Jazz Festival de Montreux
Après une absence scènique de 15 années et devant un petit public de 3000 fervents de tous âges, rassemblés là comme à une cérémonie religieuse, le dandy canadien est réapparu hier soir sur les berges du Léman, accompagnée de ses fidèles, le guitariste Javier Mas et 5 autres musiciens, son accompagnatrice Sharon Robinson et 3 choristes.
Leonard Cohen est la preuve vivante que Jacques Brel pouvait se tromper, lui qui avançait l'idée selon laquelle la musique n'était pas le meilleur vecteur pour la parole poétique, en ce qu'elle la contraignait ...
Avant tout, Leonard Cohen est un poète, un romantique manieur de mots, qu'il met en musique.
Et c'est pour cette communion-là que le public était rassemblé hier soir à Montreux. Ce partage d'une intensité si rare qui inclut le monde entier avec tous ses heurts, ses abîmes et ses cieux dans la seule parole d'un homme de 73 ans, à l'élégance surannée, à la voix si grave, qui déroule inlassablement la vie mise en mots, tout simplement, qu'il sert d'une musicalité exceptionnelle tant elle est épurée, surtout en live.
Les paroles de Leonard Cohen ... très difficile de les traduire ... on serait presque tenté de s'en tenir à une simple littéralité tant le sens n'est pas toujours appréhendable dès l'abord ... et pourtant ce serait si réducteur. J'ai trouvé des traductions réalisées par Graeme Allwright, anglophone de naissance devenu francophone, dont les textes français ont été agréés par Leonard Cohen lui-même. Même s'ils sont parfois éloignés des mots anglais, je pense que les siens ont un sens qui se rapproche de l'esprit que l'auteur comptait leur donner.
Vous trouverez dans la playlist qui suit une grande partie des titres interprétés hier soir. J'ai privilégié le choix de versions live quand je l'ai pu car le seul reproche que je ferai peut-être à Leonard Cohen est d'avoir trop souvent cédé, en matière d'orchestration, à la mode du moment auquel il chantait ... c'est ainsi trop souvent à mon goût on se retrouve avec des versions très seventies, noyées de synthés et de choeurs qui alourdissent des compositions qui se seraient contentées d'une formation plus réduite ...
Hier soir Leonard Cohen a touché au coeur le public suisse, venu à la dernière, sans doute, rencontre d'un poète un peu halluciné, d'un moine zen qui s'élève dans des cieux qui nous sont à peu près inaccessibles. Son oeuvre est immense : des romans, des recueils de poésie, dont certains controversés comme le célèbre "Flowers for Hitler" (1964), et des centaines de chansons ...
Leonard Cohen sera à l'Olympia les 24, 25 et 26 novembre prochains. Ne manquez pas sa venue.
Une version vidéo live de Hallelujah
La playlist d'une grande partie du concert de Montreux :
Et juste pour me faire plaisir ... en cliquant sur le lien qui suit, vous retrouverez quelqu'un qui a interprété récemment Hallelujah avec beaucoup de coeur ...
Quelques textes traduits par Graeme Allwright :
Suzanne
Leonard Cohen est la preuve vivante que Jacques Brel pouvait se tromper, lui qui avançait l'idée selon laquelle la musique n'était pas le meilleur vecteur pour la parole poétique, en ce qu'elle la contraignait ...
Avant tout, Leonard Cohen est un poète, un romantique manieur de mots, qu'il met en musique.
Et c'est pour cette communion-là que le public était rassemblé hier soir à Montreux. Ce partage d'une intensité si rare qui inclut le monde entier avec tous ses heurts, ses abîmes et ses cieux dans la seule parole d'un homme de 73 ans, à l'élégance surannée, à la voix si grave, qui déroule inlassablement la vie mise en mots, tout simplement, qu'il sert d'une musicalité exceptionnelle tant elle est épurée, surtout en live.
Les paroles de Leonard Cohen ... très difficile de les traduire ... on serait presque tenté de s'en tenir à une simple littéralité tant le sens n'est pas toujours appréhendable dès l'abord ... et pourtant ce serait si réducteur. J'ai trouvé des traductions réalisées par Graeme Allwright, anglophone de naissance devenu francophone, dont les textes français ont été agréés par Leonard Cohen lui-même. Même s'ils sont parfois éloignés des mots anglais, je pense que les siens ont un sens qui se rapproche de l'esprit que l'auteur comptait leur donner.
Vous trouverez dans la playlist qui suit une grande partie des titres interprétés hier soir. J'ai privilégié le choix de versions live quand je l'ai pu car le seul reproche que je ferai peut-être à Leonard Cohen est d'avoir trop souvent cédé, en matière d'orchestration, à la mode du moment auquel il chantait ... c'est ainsi trop souvent à mon goût on se retrouve avec des versions très seventies, noyées de synthés et de choeurs qui alourdissent des compositions qui se seraient contentées d'une formation plus réduite ...
Hier soir Leonard Cohen a touché au coeur le public suisse, venu à la dernière, sans doute, rencontre d'un poète un peu halluciné, d'un moine zen qui s'élève dans des cieux qui nous sont à peu près inaccessibles. Son oeuvre est immense : des romans, des recueils de poésie, dont certains controversés comme le célèbre "Flowers for Hitler" (1964), et des centaines de chansons ...
Leonard Cohen sera à l'Olympia les 24, 25 et 26 novembre prochains. Ne manquez pas sa venue.
Une version vidéo live de Hallelujah
La playlist d'une grande partie du concert de Montreux :
Et juste pour me faire plaisir ... en cliquant sur le lien qui suit, vous retrouverez quelqu'un qui a interprété récemment Hallelujah avec beaucoup de coeur ...
Quelques textes traduits par Graeme Allwright :
Suzanne
- Suzanne t'emmène écouter les sirènes
- Elle te prend par la main pour passer une nuit sans fin
- Tu sais qu'elle est à moitié folle c'est pourquoi tu veux rester
- Sur un plateau d'argent elle te sert du thé au jasmin
- Et quand tu veux lui dire que tu n'as pas d'amour pour elle
- Elle te prend dans se ondes et laisse la mer répondre
- Que depuis toujour tu l'aimes
- Tu veux rester à ses côtés maintenant tu n'as plus peur
- De voyager les yeux fermés
- Une flame brûle dans ton coeur.
- Il y avait un pêcheur venu sur la terre
- Qui a veillé très longtemps du haut d'une solitaire
- Et quand il a compris que seul les hommes perdus le voyaient
- Il a dit qu'on voguerait jusqu'à ce que les vagues nous libèrent
- Mais lui même fut brisé bien avant que le ciel s'ouvre
- Délaissé et presqu'un homme il a coulé sous votre sagesse
- Comme une pierre
- Tu veux rester à ses côtés maintenant tu n'as plus peur
- De voyager les yeux fermés
- Une flame brûle dans ton coeur
- Suzanne t'emmène écouter les sirènes
- Elle te prend par la main pour passer une nuit sans fin
- Comme du miel le soleil coule sur Notre Dame des pleurs
- Elle te montre où chercher parmi les déchets et les fleurs
- Dans les algues il y a des rêves des enfants au petit matin
- Qui se penchent vers l'amour, ils se penchent comme ca toujours
- Et Suzanne tient le miroir
- Tu veux rester à ses côtés maintenant tu n'as plus peur
- De voyager les yeux fermés
- Une blessure étrange dans ton coeur.
Dance me to the end of love
Danse moi à ta beauté avec un violon en flammes,
Danse moi dans la panique jusqu'au repos de mon âme,
Lève moi comme un olivier, sois ma colombe de retour,
Danse moi vers la fin de l'amour,
Danse moi vers la fin de l'amour.
Laisse moi voir ta beauté quand les témoins sont partis,
Laisse moi te sentir bouger comme un Babylone jadis,
Révèle ce dont je vois les limites et le doute,
Danse moi vers la fin de l'amour,
Danse moi vers la fin de l'amour.
Danse moi à la noce, oh danse moi tout le temps,
Danse moi tellement tendrement, danse moi très longtemps,
Tous les deux, nous sommes en dessous, au dessus de notre amour,
Danse moi vers la fin de l'amour,
Danse moi vers la fin de l'amour.
Danse moi vers les enfants demandant à naître en paix,
A travers les rideaux que nos baisers ont usés,
Lève une tente pour s'abriter, les fils déchirés toujours,
Danse moi vers la fin de l'amour,
Danse moi vers la fin de l'amour.
Danse moi à ta beauté avec un violon en flammes,
Danse moi dans la panique jusqu'au repos de mon âme,
Touche moi avec ta main nue, ou gantée de velours,
Danse moi vers la fin de l'amour,
Danse moi vers la fin de l'amour.
Danse moi vers la fin de l'amour.
Halleluya traduction inédite
On m'a dit qu'il existe un accord secret
David jouait et Dieu l'aimait
Mais tu n'aimes pas vraiment la musique
N'est-ce pas ?.
C'est très simple la quarte, la quinte
Le chute mineur, le majeur qui grimpe
Le Roi dérouté composant.
Halleluya…
Tu voulais des preuves malgré ta foi
Tu l'as vue se baigner sur le toit
Sa beauté, le clair de lune
Te renversaient
A une chaise de cuisine elle t'as attaché
Brisé ton trône, tes cheveux coupés
Et de tes lèvres arraché.
Halleluya…
Tu me dis que j'ai pris ce nom en vain
Je ne connais pas ce nom enfin
Mais si je le connaissais
Qu'est-ce que ça peut te faire ?.
Dans chaque mot un éclat de lumière
Peu importe lequel tu considères
Le Saint ou le brisé.
Halleluya…
J'ai fait de mon mieux, très peu je sais
Je ne sentais rien, je voulais toucher
Je parlais et je ne voulais
Pas te tromper
Et même si tout a mal tourné
Devant le Dieu du Chant je me tiendrai
Plus rien sur ma langue sauf Halleluya…
et la dernière chanson interprétée en rappel hier soir
I tried to leave you
Je voulais te quitter,
Je ne le cache pas.
J'ai fermé le livre sur nous
Une bonne centaine de fois.
Mais je me réveille toujours
A tes cotés.
Les années passent,
Ton orgueil chavire.
Bébé pleure,
Alors tu ne veux pas sortir.
Et tout ton travail est là
Devant tes yeux.
Bonne nuit, mon amour,
Tu es heureuse je l'espère.
Le lit est très étroit mais
Mes deux bras sont grand ouverts.
Et voici un homme qui travaille toujours
Pour ton sourire.
Les prix augmentent,
L'espoir diminue.
Il paraît qu'ils vont pénaliser
Toutes les plus-values.
Mais les vraies valeurs sont cachées
Dans nos cœurs.
Hey that's no way to say googbye traduite par Georges Chelon
Amants du petit jour
En baisers de velours
Cheveux éparpillés autour de nous
En tourbillons d'amour
Je sais l'on n'a rien inventé
Et d'autres avant se sont aimés
En pleine lumière ou cachés
Se sont souri comme on le fait
Mais maintenant l'on se sépare
Chacun doit écrire son histoire
Pardonne-moi cet au revoir
Good-bye, good-bye, good-bye, good-bye
Je n'en cherche pas une autre
Alors que j'erre comme un apôtre
En quête d'un coin qui soit nôtre
Où nous vivrons l'un pour l'autre
Comme ton amour m'accompagne
Le mien est près de toi ma femme
Mais voilà que mes idées changent
Ma tête est pleine de mélanges
Ne parlons plus de cette histoire d'amour
Enchaîné, moi je pars
Pardonne-moi cet au revoir
Good-bye, good-bye, good-bye, good-bye
Amants du petit jour
En baisers de velours
Cheveux éparpillés autour de nous
En tourbillons d'amour
Je sais l'on n'a rien inventé
Et d'autres avant se sont aimés
En pleine lumière ou cachés
Se sont souri comme on le fait
Ne parlons plus de cette histoire d'amour
Enchaîné, moi je pars
Pardonne-moi cet au revoir
Good-bye, good-bye, good-bye, good-bye