Immigration et identité nationale, l'actualité d'il y a deux ans et demi ...

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J'ai écrit ce texte en mars 2007, avant l'élection présidentielle, donc, alors que Nicolas Sarkozy venait d'annoncer son intention de créer ce fameux Ministère
des traitres d'Eric Besson de l'immigration et de l'identité nationale.

Je me dis que si mon sous-préfet vient à le lire, il aura alors ma contribution sur la question sans que j'aie besoin de me déplacer à la sous-préfecture, comme j'ai école, c'est aussi bien !

Deux ans et demi plus tard, pfiou .... 


Beaucoup d'interrogations après l'annonce par Nicolas Sarkozy de sa volonté de créer un Ministère de l'immigration et de l'identité nationale le 8 mars dernier.

Dès l'écoute, le terme "identité nationale" accolé à "immigration" renvoie immédiatement dans notre histoire proche à des heures sombres, la période de Vichy pour ne pas la nommer.

Après la guerre, le Général de Gaulle, dans ses ordonnances de 1945 sur l'entrée et le séjour des étrangers, avait banni toute idée de discrimination éthnique alors qu'une forte tendance subsistait au sein des institutions de voir perdurer un concept de sélection des étrangers basé sur leur "assimilabilité".

Rappelons brièvement les propos tenus par le candidat autour de cette annonce, de façon à éclairer sa volonté : "L'immigration est un grand sujet", "La France est un pays qui s'est construit sur l'ouverture", Je veux que la France reste ouverte, accueillante et généreuse", "Nous avons un socle de valeurs : la laïcité, la séparation du temporel et du spirituel, l'égalité entre la femme et l'homme qu'on ne bradera pas", "A quoi sert l'élection présidentielle si on ne parle pas de l'identité nationale ?", "Si le seul fait de parler de l'identité nationale évoque Vichy, c'est bien qu'il y a une grave crise de l'identité nationale", "La politique de l'immigration, c'est l'identité de la France dans 30 ans", "Depuis trente ans, qui ne voit qu'à force de ne pas parler de ce sujet on le laisse à quoi ? eh bien au monopole, aux extrémistes".

Une fois les souvenirs, qui sont les premières émotions qui viennent en tête, remémorés,  il convient je crois de s'interroger sur la ou les définitions que l'on pourrait donner du concept d'identité nationale. Savoir de quoi l'on parle.

Identité : caractère de ce qui est identique, rapport de continuité et de permanence qu'un être entretient avec lui-même, à  travers les variations de ses conditions d'existence ou de ses états (dictionnaire des notions philosophiques de Labarrière). L'identité caractérise, selon Larousse, ce qui est permanent et fondamental chez quelqu'un ou dans un groupe. Par extension, l'identité sociale est définie comme la conviction d'un individu d'appartenir à un groupe social, reposant sur le sentiment d'une communauté géographique, linguistique, culturelle, et entraînant certains comportements spécifiques.

Nation : d'après Larousse, une communauté d'hommes habitant sur un même territoire, possédant une unité historique, linguistique, culturelle et économique. La définition juridique indique que la nation est une communauté politique distincte des individus qui la composent et titulaire de la souveraineté.

Au delà de ces définitions livresques, examinons les précisions données par divers penseurs qui se sont interrogés sur le concept d'identité nationale.

Johann Fichte, philosophe allemand définit la nation selon un critère ethnique : ce sont des individus de même race qui partagent des caractères communs, comme la langue.

Ernest Renan se démarque tout à fait de cette option. Pour lui l'âme d'une nation c'est un passé commun ET le consentement actuel des citoyens, c'est-à-dire le désir de vivre ensemble, "la volonté de faire valoir l'héritage reçu indivis".

Marc Bloch avant d'être fusillé par les nazis révolutionna complètement la conception de l'histoire en en faisant une science globalisante, faisant appel à toutes les sciences humaines (économie politique, géographie, démographie, pshychologie, psychanalyse ...). Tant son savoir que les expériences de sa vie lui permirent de définir ainsi l'histoire et sa relation à la nation : « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France: ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. Peu importe l'orientation de leurs préférences. Leur imperméabilité aux plus beaux jaillissements de l'enthousiasme collectif suffit à les condamner » (L 'Etrange Défaite). Il avait compris la spécificité de la nation française, fondée sur l'histoire, la culture et la langue, et non sur des caractéristiques raciales ou religieuses.

René Rémond s'est interrogé sur la nation comme moule de l'identité nationale et sur le fait que cette identité nationale pouvait exacerber le nationalisme. Il a également dit qu'elle évoluait, cette identité, s'enrichissant des apports étrangers de la même manière que le fait le dictionnaire quand il intègre des mots d'origine étrangères : ils n'affectent pas sa syntaxe.

Enfin Fernand Braudel définit la nation comme étant un combat contre soi-même destiné à se perpétuer; s'il s'interrompait, tout s'écroulerait.

Max Gallo, historien avant d'être homme politique, vient d'y consacrer un ouvrage, qu'il a appelé, en référence à Ernest Renan, "L'âme de la France". Pour lui, l'identité nationale, c'est d'abord et avant tout le droit du sol par apposition au droit du sang, et le principe d'égalité qui en découle, la laïcité, le rôle prééminent de l'Etat, la langue, l'école publique laïque et obligatoire, la place de la femme.

A partir de ces éléments, comment pourrais-je caractériser de que j'aimerais que soit l'identité française ?

- une communauté d'individus vivant sur un même territoire,

- ayant une histoire commune,

- ayant une langue commune,

- ayant institué la séparation du temporal et du spirituel,

- ne considérant pas la race ni la religion,

- ayant reconnu l'égalité des femmes et des hommes,

- ayant la volonté sans cesse réaffirmée de vivre ensemble, sans faire preuve pour autant de nationalisme,

- et sachant que l'imbrication de ces facteurs, et notamment la volonté de vivre ensemble, entraîne une lutte, rien n'étant acquis pour l'avenir.

Maintenant, voyons comment cette identité française est déclinable et déclinée dans la réalité.

Qu'en est -il tout d'abord d'une histoire commune ? Il y a toujours eu des flux migratoires de et vers la France, mais il est à noter que les plus massifs ont commencé au 18è et 19è siècle, et avec le début de l'ère industrielle. Nous avons ainsi accueilli des polonais, des italiens, puis des russes au début du 20è siècle. Ensuite des espagnols, des portugais ... Leur intégration a été assez longue, mais, comme le dit Max Gallo, lui-même fils d'immigré, elle s'est faite, notamment par le biais de la langue. Ces populations étaient de surcroit européennes, nous avions donc en commun un socle historique.

Vient ensuite la seconde guerre mondiale et l'après-guerre, avec la décolonisation. J'aimerais là faire intervenir le concept de "repentance", très en vogue depuis ces dernières années, et décrié notamment par Alain Finkielkraut. Selon lui, la repentance altère notre relation au passé, à nos morts, elle vise à nous faire renier notre histoire, entraînant une sorte de "désintégration nationale" identique à celle que décrivait Marc Bloch en 1940. Je ne partage absolument pas cette vision. Je remarque d'ailleurs que ce sont des personnes assez âgées qui tiennent ce discours. Je pense au contraire que la repentance était nécessaire, notamment pour les jeunes générations, comme la mienne, qui ne souhaitaient pas porter sur leurs épaules le poids non assumé par les anciens de leurs propres erreurs. La repentance nous permet de nous ouvrir, d'accueillir en notre sein ceux avec qui nous avons partagé une histoire commune, fût-elle guerrière, comme les populations issues de nos anciennes colonies, de l'esclavage, de la guerre d'Algérie. Elle nous permet de ne plus être sacralisés dans un passé criminel mais de partager avec eux cette histoire et de construire ensemble à partir de ce passé. La repentance doit être dépassée pour permettre une reconstruction.

Concernant la langue, il est fondamental qu'elle soit partagée et qu'elle constitue un fondement de l'intégration. Sans langue commune, sans partage des mots, pas de liberté, pas de démocratie. De la même façon qu'à l'école Alain Bentolila note que les enfants en viennent aux mains quand ils ne maîtrisent pas le verbe, les individus ne peuvent s'entendre s'ils ne parlent pas le même langage. Le vivre ensemble se manifeste prioritairement par le partage de la langue. Par contre je ne partage pas l'opinion de Nicolas Sarkozy qui exigerait que le français soit acquis, en cas de regroupement familial, avant l'entrée sur le territoire, cela me semble tout à fait excessif; les autres pays exigent la connaissance de la langue, mais en permettent l'acquisition sur le territoire.

Quant à la séparation du temporel et du spirituel, elle s'impose en France de par nos institutions, et c'est heureux. Nous avons appris aujourd'hui qu'en Allemagne un juge avait refusé le divorce à une jeune marocaine battue, indiqué qu'elle s'était mariée sous le régime des lois islamiques, et que la loi coranique autorisait l'époux à battre sa femme : pourtant l'Allemagne connaît la séparation de l'église et de l'Etat ... De tels exemples ne sont pas acceptables dans nos sociétés. On ne doit pas accepter de concession dans ce domaine, même s'il est parfois difficile de déterminer où commence l'atteinte abusive à la liberté. Je pense que quand on a dit que le spirituel reste du domaine de la sphère privée, et que conjointement il ne doit jamais conduire à enfreindre les lois de la République, c'est suffisant. Toute personne arrivant en France doit savoir cela et doit l'accepter, sinon elle ne peut être que de passage et ne peut entendre partager notre identité nationale. Il en va de même pour ce qui est de l'égalité de la femme et de l'homme bien entendu, de même que de la race.

Pour ce qui est de la volonté de vivre ensemble à présent. Pour les populations qui nous ont rejoints après la décolonisation, je pense que la volonté du vivre ensemble s'est déjà manifestée là. Certes elles sont souvent venues par nécessité, mais elles avaient le choix d'aller dans d'autres pays; même francophones, elles avaient d'autres lieux de repli. Elles sont venues en France. Je ne nie pas qu'elles ont été souvent mal accueillies, discriminées, et que cela continue. Toutefois, et  la repentance étant passée par là, je considère que parce que nous avons admis que nous partagions cette histoire commune, parce que ces populations restaient malgré tout en France, nous manifestons notre volonté de vivre ensemble.

Alain Finkielkraut lie également ce concept d'identité nationale à la démocratie. Il indique que le concept n'est pas viable dans un régime de tyrannie, car il en manque souvent certains atributs; Et là, je partage son point de vue. L'URSS a volé en éclats avec la perestroïka et la chute du mur ... Plus près de nous encore, le Kosovo: on n'amène pas un pays à l'autonomie politique si l'entité de départ n'est pas nationale, il n'y a là-bas aucune volonté de vivre ensemble.

C'est pourquoi nous retrouvons le dernier des caractères de l'identité française : le combat que représente la mise en oeuvre au quotidien du concept, le fait que rien n'est acquis, tous les facteurs sont importants et doivent être réunis. C'est de cette exigeance-là que naît la cohésion nationale  (je ne parlerai pas de patriotisme, comme on en parle aux Etats-Unis, mais quand même, il y a là une situation à observer).

Pour faire vivre cette identité nationale, chacun doit en être acteur à son niveau. Celui qui vient d'ailleurs ne doit pas vouloir rester tel qu'il était, celui qui l'accueille doit partager avec lui le concept, doit partager également avec lui les valeurs et les expériences qu'il amène et qui sont compatibles avec notre identité. Et surtout on ne doit pas considérer les individus comme créanciers ou débiteurs sur ces fondements.

Dernier point, maintenant, les réactions que la proposition de Nicolas Sarkozy a suscitées.

Je passerai rapidement sur les réactions purement politiques : elles sont navrantes historiquement, juridiquement et politiquement au sens noble que peut avoir ce terme. Elles ne témoignent d'aucun courage et montrent une seule chose: la volonté de ne pas saisir l'occasion d'un vrai débat d'idées, d'un débat sur l'avenir de la France. Rappelons seulement que la création d'un Ministère de l'immigration figure au programme de l'UDF, que l'immigration figure au programme du PS, et même à celui des Verts ! Ségolène Royal avait indiqué lors de son discours d'investiture : "la nation n'est pas le monopole de la droite et encore moins de l'extrème droite; avec moi, l'identité nationale ne disparaîtra pas dans la mondialisation". Il semble qu'en novembre 2006 l'identité nationale n'était pas un gros mot.

La Ligue des Droits de l'Homme s'est fendue d'un "réjouissant" : "tous les spécialistes affirment que l'idée d'un tel ministère est absurde" ....

... Qu'en est-il de cette "absurdité" chez nos voisins européens et au-delà ?

En Allemagne, un ministère délégué à l'immigration et à l'intégration des étrangers; au Danemark, un ministère des réfugiés, des immigrés et à l'intégration; aux Pays-Bas jusqu'en février dernier un ministère de l'immigration; en Grande-Bretagne, un ministère délégué chargé des questions de nationalité, de citoyenneté et d'immigration. Je mettrai à part 3 pays, qui ont couplé ce thème à d'autres au sein d'un même ministère, et l'observation du binome est riche d'enseignements sur les axes donnés à leur conception de l'immigration : le Luxembourg tout d'abord, pays peu touché par une immigration semblable à la nôtre, on y voit surtout une immigration de travail, d'affaires : le ministère s'appelle "affaires étrangères et immigration"; en Italie, c'est le département des affaires internes et de l'immigration au sein du ministère de l'intérieur : on commence à se douter qu'il doit y avoir des problèmes, susceptibles d'être réglés par la police... Enfin l'Espagne, avec son secrétariat d'Etat à l'immigration et à l'émigration au sein du ministère du travail et des affaires sociales : beaucoup d'espagnols hors des frontières, beaucoup de migrants arrivant en Espagne, le tout axé principalement sous l'angle des besoins du travail.

Un peu plus loin, le Canada comporte un ministère de l'immigration et de la citoyenneté, dont le but est de promouvoir les idéaux que partagent tous les canadiens et de favoriser un Canada plus fort.

La France reste donc bien seule avec l'immigration éclatée sous 3 ministères, et sans appellation explicite; tout y est caché; rien n'est clair, alors que nous sommes un des pays accueillant le plus de migrants en Europe ...

Reste in fine à revenir sur le ressenti premier du terme "identité nationale". Il demeure, malgré tout, même après avoir étudié le fond de la proposition, un malaise vis-à-vis de ce terme. Madame Simone Veil n'a pas dit autre chose, d'ailleurs, lorsqu'elle a immédiatement réagi à cette proposition, elle n'a, selon ses propres termes, "pas aimé cette formule ambigüe", elle aurait, a-t-elle dit, préféré que l'on parle de ministère de l'immigration et de l'intégration.

Je regrette pour ma part que le choix ne se soit pas porté plutôt, quitte à demeurer dans le concept précis d'identité (beaucoup plus stable que celui d'intégration), sur le terme "d'identité républicaine". J'ai entendu que Nicolas Sarkozy avait été tout près de revenir sur sa proposition le 15 mars dernier et de choisir cette formulation, de façon à adoucir son propos et à le démarquer plus nettement de celui du Front national.

Il a malheureusement fallu qu'un sondage paraisse ce jour-là, indiquant que 55% des français étaient favorables à la création d'un ministère de l'immigration et de l'intégration ... Pour autant, on ne sait pas s'ils étaient d'accord avec l'esprit ou avec la lettre ...

Je souhaite vivement que Nicolas Sarkozy revienne sur sa formulation, les sondages ne dictant pas la loi à la politique.

NB: je sais, j'ai été très longue, mais j'ai pesé chaque mot, le sujet étant trop important pour qu'on l'évacue d'une simple pichenette politique. 

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E
<br /> j'en reviens à mes commentaires, parce que la réflexion fait son chemin, petit à petit...<br /> Certes, la Vè République est un régime démocratique ... mais la façon dont elle est mise en oeuvre aujourd'hui lui retire ce qui allait de pair avec la notion de démocratie : la sanction populaire.<br /> En effet, dans l'esprit de Debré et de de Gaulle, le pouvoir présidentiel, même s'il était immense de par les institutions, et aurait pu dériver vers un pouvoir personnel, connaissait une limite<br /> imparable, celle qui amena d'ailleurs le Général à démissionner : une limite populaire, par la voie du referendum. Cette limite était démocratique par essence, puisqu'elle procédait du peuple<br /> lui-même.<br /> <br /> De Gaulle était peut-être un apprenti dictateur (!!!) mais en tous cas, il n'était pas un tricheur : le peuple avait droit au chapitre, EN TOUT. Pour faire comme pour défaire.<br /> <br /> C'est là que l'essence du Gaullisme est totalement pervertie par Sarkozy : il joue sur les cordes populaires, voire "populassières", il prend le peuple à témoin, le fourre dans toutes les causes, à<br /> grands renforts de petites phrases, de sous-entendus ... Sarkozy, il tente de se mettre le peuple dans la poche en parlant popu, en se conduisant à son niveau, en tentant de faire de sa fonction le<br /> dernier garde-fou populaire devant les hordes de partisans, de grands administrateurs et autres européanisants de tous poils ... mais il triche avec les règles de la Vè : pas de referendum, chez<br /> Sarkozy. Le beurre, l'argent du beurre, et le cul de la crémière, oui ! Zéro risque ! c'est le casino où on gagne tout le temps, la Vè de Sarkozy ! Il repousse l'heure des comptes aux prochaines<br /> échéances, et bien sûr, comme ce n'est pas lui qui sera sur la sellette à ce moment-là ce n'est pas lui qu'on sanctionnera, mais tous les vilains, là, en-dessous, qui ne font rien qu'à l'embêter<br /> ...<br /> <br /> La dictature des sondages, l'écoute du peuple, ça va bien un moment, mais encore faut-il d'une part garder une ligne constante, ce qui est loin d'être le cas, et surtout, surtout, accepter les<br /> règles du referendum.<br /> <br />  <br /> <br /> <br />
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E
<br /> Cependant j'ai bien deux-trois trucs à te répondre, alors je le fais maintenant ;-)<br /> Bien entendu il n'y a pas "d'identité naturelle", qui serait immémoriale et intangible ...<br /> C'est notre Histoire qui fait notre identité nationale, elle évolue donc, au fil des périodes. Elle ne peut être ad vitam gravée dans le marbre.<br /> Par contre, si la société forge elle aussi l'identité nationale, mon âme de juriste de droit public appuie le fait qu'elle doit bien entendu être appuyée par l'Etat, la notion de Nation est un des<br /> piliers du droit, elle ne peut être négligée par nos institutions.<br /> Quant à craindre ce qu'un Etat peut en faire ... nous sommes en démocratie (si, si, même sous Nicolas Le Petit, nous sommes en démocratie, il ne faut pas non plus raconter ou s'imaginer n'importe<br /> quoi ... ;-)) ... et si nous sommes en démocratie, nous avons élu des représentants qui sont sensés en être les garants ... et dont certains, d'ailleurs, même s'ils sont systématiquement suspectés<br /> de faire parler uniquement leurs intérêts personnels lorsqu'ils le font, s'engagent eux-mêmes pour la garantir, au mépris d'une discipline de parti. <br /> Nous avons les représentants que nous méritons : nous les avons élus, personne ne nous les a imposés.<br /> C'est à nous d'élire les bonnes personnes, de faire les bons choix. J'ai envie de me souvenir de ce jeu, quand j'étais petite, qui répétait à l'envi quand on donnait la mauvaise réponse : "Essaye<br /> encore !" ...<br /> Ou alors il faut convenir que la démocratie, qui laisse au peuple non sachant et mal comprenant, la possibilité de faire le choix de ses dirigeants, n'est pas "le moins mauvais des régimes", et en<br /> tirer les conséquences en matière d'évolution constitutionnelle ... mais là, c'est pas joué, hein ... et pas forcément souhaitable ... ! <br /> <br /> <br />
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E
<br /> En me relisant succinctement, je me dis qu'on était prévenus hein ... Nicolas fonctionnait DEJA au sondage pendant sa campagne, et adaptait ses propositions aux goûts de la société de consommation,<br /> abaissant  le politique au rang de produit lessivier ou agro-alimentaire ... Quand s'est produite la dissociation entre ses attaches pourtant profondément gauliennes et cette vampirisation par<br /> la dictature de l'opinion publique qui ruine totalement sa première caractéristique ... je ne sais pas m'en souvenir ... a priori, si je m'en rapporte aux faits, cette dissociation a toujours<br /> existé .... simplement la deuxième branche de l'alternative a depuis longtemps pris le pas sur la première ... à part peut-être en matière de politique internationale ... <br /> Je sais que je ne réponds pas à ton point de vue, Art Tatum, c'est simplement une réflexion que je me faisais en retombant sur ces mots, à la fin du billet ...<br />  <br /> <br /> <br />
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A
<br /> Il n'y a pas d'identité française<br /> <br /> Le débat sur l'identité nationale est stupide parce qu'il tend à accréditer cette illusion selon laquelle il y a des identités naturelles, alors que les identités, ce sont ce que nous en<br /> faisons socialement, politiquement au jour le jour. La définition de la nation appartient à la société, non à l'Etat, dont les prétentions identitaires nous conduiront inévitablement là nous<br /> savons, de par notre histoire tragique.<br /> <br /> <br /> <br />
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