Mais que fait l'Eglise ? bis ...
Les extraits de l'autobiographie à paraitre de Simone Veil nous livrent quelques faits étonnants, voire choquants comme celui-ci :
Alors hospitalisé dans un service de fin de vie d'une maison religieuse, le Cardinal Lustiger avait appelé auprès de lui Simone Veil. Très conscient de sa mort prochaine, il lui avait demandé de dire quelques mots lors de ses obsèques, pour rappeler son identité juive, qu'il n'avait jamais souhaité cacher et dont il souhaitait qu'elle soit rappelée à cette occasion, ainsi que ce qu'elle représentait pour lui. Il avait choisi Simone Veil pour le symbole qu'elle figurait, pour son histoire commune avec lui, la disparition de leur mère en déportation, et aussi certainement parce qu'elle est une figure consensuelle et incontestable dans notre pays.
Simone Veil dit être retournée le voir à plusieurs reprises, le sentant assez seul.
L'Archeveque André Vingt-Trois ayant appris la requete faite par Monseigneur Lustiger auprès de Simone Veil la fit venir près de lui et lui demanda de ne pas accéder à cette dernière volonté. Le Cardinal le sut et en conçut une tristesse qui assombrit sa fin de vie.
Simone Veil décida donc purement et simplement de ne pas assiter à ses obsèques.
Apparemment, aucune explication ne lui fut fournie quant au refus d'accéder à cette volonté. Elle en tira donc deux raisons possibles :
- soit une intervention religieuse en haut lieu dans le but d'entraver le dialogue inter-religieux
- soit le fait qu'elle soit toujours considérée par la hiérarchie catholique comme la femme qui avait fait voter la loi légalisant l'avortement.
Les deux explications sont plausibles et à mes yeux toutes deux hautement condamnables.