U Catenacciu di Corti

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Le jeudi et le vendredi saints sont l'occasion en Corse de cérémonies traditionnelles qui font intervenir les Confréries, très vivantes dans les villages.





A Corte, la Confrérie porte le nom de Saint-Théophile (San Teofalu), né à Corte en 1676, Saint-Patron de la Corse. Il est mort en 1740 et fut canonisé en 1930 à la suite de miracles s'étant produits sur son tombeau.



A Cunfraterna di San Teofalu

Elle a été créée dans ses statuts actuels en 1980 mais tire ses origines des très anciennes confréries (St Martin et San Marcellu au14 siècle, St Joseph au 19è siècle entre autres).

La Confrérie conduit les cérémonies du jeudi et du vendredi saints. 













Le jeudi saint, une procession a lieu, suivie d'une cérémonie dans l'église de la place Gaffori.
Les statues et les crucifix sont recouverts d'un voile violet, les fleurs ont été ôtées de l'autel, ainsi que les chandeliers. C'est le signe que le Christ est mort.

Le vendredi saint, une nouvelle procession, emmenée par la confrérie rassemble des centaines de fidèles qui suivent le chemin de croix.

Le catenacciu, ou pénitent, porte la lourde croix (53 kg), suivi de celui qui symbolise Simon de Cyrène, celui qui aida le Christ à trois reprises lorsqu'il chuta sur son chemin. Cette procession représente le calvaire du Christ.
A Corte les rues de la vieille ville, principal lieu de la procession, sont pavées de milliers de petits cailloux de rivière, ronds. Le pénitent et ceux qui le désirent effectuent cette procession pieds nus, ce qui occasionne de fortes douleurs.

Le temps fort de cette cérémonie traditionnelle est à Corte la granitula, du nom corse du coquillage le bigorneau, puisque c'est une forme processionnelle qui représente à l'identique la spirale de sa coquille. "La procession s'enroule sur elle-même jusqu'à former un point compact puis se désenroule jusqu'à former un cercle qui tourne sur lui-même, puis finit par se défaire" (description tirée de ce site). Les confrères chantent toujours le même chant, à mesure que s'enroule et se désenroule cette spirale. L'ensemble est particulièrement long et envoûtant.



Le prêtre, entouré du premier prieur de la confrérie, prononce un sermon au balcon d'une maison de la place Gaffori.

















Puis les confrères portent le Christ en croix jusqu'à leur chapelle, Sainte-Croix, dans laquelle le reposoir, sensé symboliser le tombeau du Christ, a été installé.













C'est là que le pénitent déposera la croix, sur un tissu rouge, sous l'autel richement fleuri et orné, entouré des lumières des dizaines de bougies dévotes, et entouré des coupelles de blé germé qui symbolisent, elles, la vie qui va renaître. Les fidèles viennent alors se recueillir, et quelques brins de blé glissés dans le sac ou dans le portefeuille porteront chance pour l'année à venir, jusqu'aux Pâques prochaines.


La palme tressée, ou pullezzula, qui orne le haut de la croix est une véritable oeuvre d'art populaire, dont le savoir-faire ne s'enseigne qu'à de rares initiés. Les palmes sont coupées à une date précise de l'année, conservées dans des conditions particulières, et elle sera donc tressée la semaine précédant la semaine sainte.




Cet ornement du plafond de la Chapelle Ste Croix, qui date du 17è siècle, montre à quel point la tradition des confréries est ancienne, puisque les confrères y sont représentés, vêtus de leur aube et coiffés de leur cagoule.




Jusqu'à samedi prochain, sur le site France3 Corse, "Corsica Sera", sur
ce lien, sera visible le reportage sur le Catenacciu de Corte, à partir de 9 minutes 50.

Publié dans En Corse

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S
Article très interrésant. merci beaucoup.
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