Un résultat national à la hauteur de la nécessaire mobilisation de la gauche

Publié le par Emmanuelle Colombani

Avec une estimation ramenant le nombre de sièges de l'UMP allié aux divers droite à 340 sièges environ, contre 230 sièges environ à la gauche alliée au MoDem, les résultats montrent d'une part que l'électorat de gauche s'est remobilisé dans l'entre-deux tours, et d'autre part qu'un signal fort au gouvernement est lancé et au-delà à Nicolas Sarkozy lui-même : on ne fera pas avaler n'importe quelle mesure n'importe comment à des électeurs qui ont, certes, voté massivement à droite à la dernière présidentielle, comme, finalement à ces législatives, mais qui sont en attente de mesures qui répondent aux espérances qui ont porté ce gouvernement au pouvoir.

En effet, les annonces concernant la TVA sociale, que Laurent Fabius a su remarquablement exploiter dès le début de la semaine, et ce, grâce aux vigies de "la gauche de la gauche" qui l'entourent (Merci Pascal !) auront grandement elles aussi contribué à relancer la machine socialiste, sans qu'elle ait, en définitive, beaucoup d'efforts à faire ...

La majorité présidentielle remporte finalement la majorité absolue, bien entendu, la politique annoncée pourra être menée. Mais le gouvernement doit se méfier et respecter le peuple qui l'a conduit au pouvoir : cette population était consciente qu'elle devrait fournir encore des efforts, certes, mais il faut la ménager et ne pas se croire en terrain conquis.

Reste le cas d'Alain Juppé, non tranché à cette heure ... Le seul Ministre d'Etat pourrait être contraint de démissionner en cas d'échec à cette législative : la seule conclusion que j'en tirerais serait qu'il fallait tourner définitivement la page Chirac. Il aurait peut-être été plus judicieux de le faire en ne le portant pas à la seconde place du gouvernement. Si j'avais, personnellement, cru déceler dans l'attitude et les paroles d'Alain Juppé le fait qu'il "avait changé", ce changement éventuel n'aurait pas été suffisamment ressenti par les électeurs, notamment compte-tenu du récent passé-passif qu'a connu le Maire de Bordeaux.

Jean-Louis Borloo devra lui aussi faire attention à ses paroles, et prendre conscience que le Ministère des finances ne permet pas la même liberté de parole que celui des affaires sociales ... les approximations et les effets d'annonce ont des conséquences d'une toute autre portée. Se révèlera-t-il "the right man" at "the right place" ?

Enfin, conformément à mes prévisions, les restes du MoDem sont là : 2 députés pour l'heure, peu d'espoir de voir le score changer de façon significative.

Et la gauche n'est pas pour autant tirée d'affaire : ce léger rebond relance Royal, ce qui ne clarifie pas les perspectives pour le PS ...

Publié dans Actualité politique

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