Nicolas Sarkozy, 23ème Président de la République
Nicolas Sarkozy : 53%
Ségolène Royal : 47%
Réaction de Nicolas Sarkozy :
"Une immense, une sincère et une profonde émotion. (...) J'aime la France comme on aime un être cher, qui m'a tout donné, maintenant c'est à mon tour de rendre à la France ce qu'elle m'a donné. (...) A tous les français: ils m'ont fait un grand honneur en me jugeant digne d'exercer cette fonction. (...) Ma pensée va à Madame Royal : j'ai du respect pour elle et pour ses idées, et pour tous les français qui ont voté pour elle. (...) Par delà le combat politique, il n'y a qu'une seule France, je serai le Président de tous les Français, ce n'est pas ce soir la victoire d'une France contre un autre. Ce soir c'est la victoire de la démocratie. (...) Le Peuple Français a choisi de rompre: je vais réhabiliter le travail, l'autorité, la morale le respect, le mérite, je vais mettre à l'honneur la nation et l'identité nationale, en finir avec la repentance. Le changement, je le mettrai en oeuvre parce que c'est le mandat que j'ai reçu du Peuple. (...) J'appelle tous le français, par-delà leur parti, leur croyance, leurs origines, à s'unir à moi pour que la France se remette en mouvement. J'appelle chacun à ne pas se laisser enfermer dans l'intolérance et dans le sectarisme, mais à s'ouvrir aux autres. (...) A nos partenaires européens : ce soir, la France est de retour en Europe. Mais je conjure nos partenaires d'entendre la voix des peuples qui veulent être protégés, qui perçoivent l'Union Européenne comme le cheval de Troie qui porte en elle les menaces de toutes les transormations du monde. A nos amis américains : ils peuvent compter sur notre amitié, mais l'amitié, c'est accepter que ses amis puissent penser différemment, et qu'une grande nation comme les Etats Unis a le devoir de ne pas faire obstacle à la lutte contre le réchauffement climatique, qui sera le grand combat de la Frace. (...) C'est en Méidterranée que tout va se jouer, qu'il faudra surmonter toutes les haines pour laisser la place à un grand rêve de paix et de civilisation. IL faut bâtir une Union méditérranéenne qui sera un trait d'union entre l'Europe et l'AFrique. A tous les Africains : nous l'aiderons à vaincre la maladie, la famine, la pauvreté; nous déciderons ensemble d'une politique d'immigration maîtrisée et d'une politique de développement ambitieuse. A tous ceux qui croient dans le monde aux valeurs de la tolérance, de la liberté, de la démocratie, à tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies, par les dictatures, à tous les enfants, à toutes les femmes martyrisées dans le monde, je veux leur dire que la fierté et le devoir de la France sera d'être à leurs côtés. La France sera aux côtés des infirimières en Libye, la France n'abandonnera pas Ingrid Bethancourt (...) la France sera du côté des opprimés du monde, c'est le message de la France, c'et l'identité de la France, c'est l'Histoire de la France. (...) Nous allons écrire ensemble une nouvelle page de notre Histoire, cette page de notre Histoire, je suis sûre qu'elle sera grande, belle ... Vive la république, Vive la France."
Réaction de Ségolène Royal :
"Vous pouvez compter sur moi pour le renouvellement de la gauche. J'assumerai la responsabilité qui m'incombe désormais. Quelque chose s'est levé qui ne s'arrêtera pas. Je continue avec vous et près de vous. Gardez confiance, gardez intact votre enthousiasme" pour les prochaines échéances électorales. " Elle a par ailleurs "souhaité au prochain président de la République d'accomplir sa mission au service de tous les Français".
Réaction de Dominique Strauss-Khann :
"C'est une très grave défaite, d'autant que c'est la troisième fois consécutive que nous échouons à une élection présidentielle, et je pense à l'immense déception de ceux qui voulaient que l'espoir et le renouveau soient portés par la gauche. Je pense aussi à leur inquiétude, que je partage, sur ce qui peut arriver en France dans les mois ou les années qui viennent. Et je pense à Ségolène Royal qui a mené un combat courageux. Mais je pense aussi à ces millions de français et de françaises qui dès le premier tour n'ont pas porté leurs suffrages sur la gauche parce qu'ils n'ont pas vu dans la gauche la possibilité de porter leur espoir de changement. Parce que c'est au premier tour que nous avons perdu l'élection présidentielle, jamais la gauche n'y a été aussi faible. Parce que la gauche française n'a toujours pas fait sa rénovation, parce que depuis 5 ans nous ne nous sommes pas renouvelés, en nous laissant bercer par des illusions de victoire aux régionales, aux européennes, alors que ce n'était que le rejet de Jacques Chirac, parce que dans le monde qui change, les français ne veulent plus de solutions qui ont 20 ans, parce que dans la mondialisation la gauche doit apporter autre chose que ce qu'elle a toujours dit. La rénovation social-démocrate que j'ai initiée ne l'a pas encore emporté dans le Parti socialiste, il faut maintenant mettre en oeuvre ce renouveau, c'est la condition de l'espoir, je suis disponible. Je souhaite bonne chance au nouveau président."
Modestement, ma réaction citoyenne:
Je suis heureuse d'avoir pour la première fois de ma vie à une élection présidentielle, voté POUR un candidat, et non contre un autre. Et je suis heureuse qu'il ait remporté cette élection.
Pour cela je remercie Nicolas Sarkozy d'avoir eu le courage de se battre pour nous avant de se battre pour lui, de se battre pour faire valoir sa vision de la France, son programme, son désir de changement, qu'il a su faire partager à une grande majorité de français lors de ces deux tours de l'élection présidentielle.
Pour autant, c'est à présent que commence la véritable bataille, celle du travail. C'est maintenant que, plus que jamais, j'attends Nicolas Sarkozy. J'attends qu'il mette en oeuvre au plus tôt les mesures qu'il a annoncées. Il nous a promis : "je dis ce que je ferai, et je ferai ce que j'ai dit", "je dis tout maintenant, pour faire tout demain". Le sort de la France est maintenant entre ses mains et entre celles de son futur gouvernement et de sa future majorité, que je souhaite étendue afin qu'il ait l'assise parlementaire et populaire qui lui sera indispensable.
La France ne mérite pas d'être déçue, elle ne le supportera pas une nouvelle fois. Mitterrand et Chirac sont derrière nous.
Je suis prête à aider Nicolas Sarkozy, ainsi que j'y invite chaque citoyen, qu'il ait ou non voté pour lui. L'enjeu, c'est notre pays, c'est nous, c'est à nous d'y participer.
Non, les forces de progrès ne sont pas seulement à gauche, et elles n'ont pas perdu ce soir. Non, la réaction n'est pas à droite, et ce n'est pas elle qui a gagné ce soir.
Ce soir, je souhaite que ce soit la France qui ait gagné, la France de Nicolas Sarkozy, la France de Ségolène Royal, celle de François Bayrou, celle des partenaires sociaux, qui doivent représenter dans l'avenir davantage de salariés, et celle de tous les hommes et de toutes les femmes de bonne volonté qui voudront oeuvrer pour leur pays. L'Union nationale ne doit pas être un vain mot. Si chacun est prêt à jouer le jeu, c'est la France qui sortira gagnante, et avec elle, à travers elle, ses représentants élus par le Peuple Français. C'est cela, la démocratie.