En plus des chanteurs, la haine s'était invitée à Charléty

60 000 personnes dans et autour de Charléty hier : les 30 minutes de présence de Ségolène Royal ne suffisent pas à elles seules à expliquer ce record ... sinon comment expliquer parallèlement qu'il n'y avait pas plus de quelques centaines de personnes rue de Solférino (qui avait pourtant été fermée entièrement à la circulation en prévision d'une possible affluence), dimanche 22 avril dernier ?

Afin d'attirer gratuitement le chaland désoeuvré en cet après-midi ensoleillée de 1er mai, bon nombre de bobos du spectacle s'étaient rendus hier à Charléty, pour y pousser la chansonnette ou s'y faire voir, tout simplement ... Cali, Renaud, Yannick Noah, Michel Delpech, Benabar, Jane Birkin, Julie Gayet, Yvan Le Bolloc'h, Philippe Torreton, Carla Bruni, Emmanuelle Béart ... Ce sont principalement eux que l'on a pu voir sur les photos et dans les résumés à la télé. Mais quelques autres invités avaient également amené avec eux la haine, l'irrespect et l'inélégance à ce concert-meeting. Jugez-en plutôt ...

Un rappeur faisait reprendre par la foule un "aux chiottes Sarko" du meilleur aloi,

Sapho, reprenant "L'affiche rouge", d'Aragon et Ferré, en rajoutait au texte, en parlant de "ce poème écrit pour que les gens aient une vie moins laide, contre le nazisme", et indiquant "le totalitarisme a plusieurs visages, on va le combattre", dans un amalgame saisissant,

le rappeur Diziz La Peste, quant à lui, chantait "si Ségolène n'est pas présidente, est-ce que vous allez péter les plombs ?", renforçant le climat serein, courtois et responsable que la candidate socialiste entendait donner à sa fin de campagne, certainement.

Cela n'a toutefois pas empêché Ségolène Royal, dans un grand écart fabuleux qui témoigne de l'élasticité de conscience qui la caractérise, de prêcher à la fin de sa courte intervention l'évangile de Saint-Jean "Aimons-nous les uns les autres", reste de son éducation, ou bien appel du pied au pratiquant Bayrou ...?