Violences faites aux femmes: une nouvelle fois l'ignorance de Madame Royal mise en lumière !

Publié le par Emmanuelle Colombani

C'est avec stupéfaction que nous avons pu entendre le 19 janvier dernier Madame Royal avoir l'outrecuidance d'annoncer que la première loi qu'elle ferait déposer sur le bureau de l'Assemblée Nationale si elle était élue viserait à réprimer les violences faites aux femmes, expliquant de plus doctement qu'il fallait maintenir la victime et les enfants au domicile congugal et en exclure le compagnon violent ...

Mais cette loi existe depuis le 4 avril 2006 (loi n° 2006-399) et elle a été de surcroît votée à partir d'une proposition de loi de la gauche, c'est un comble ! Elle était même précédée par une loi de 2004 sur la réforme du divorce qui entamait ce processus !

Certes Ségolène Royal a été très absente de l'Assemblée Nationale pendant la dernière session parlementaire. Il semble qu'elle ait invoqué "son emploi du temps que l'on sait surchargé en ce moment" ... Au moment où la loi a été votée, elle n'était pas encore condidate, à peine présidentiable, et ce n'est pas la campagne électorale qui pouvait la tenir éloigner du Parlement.

De plus ce ne serait pas une excuse pour faire montre d'une telle ignorance ... Cette loi a été relayée par tous les médias et a fait l'objet de nombreux échos, elle n'aurait pas dû lui échapper.

Dans une tentative d'"accrobranche" qui nous est maintenant familière, elle a tenté de se rattraper en soutenant, quand la journaliste lui signalait que cette loi existait, qu'elle n'était pas appliquée, et que la preuve qu'elle n'était pas appliquée était justement qu'elle voulait faire elle-même cette réforme : la farce est vraiment trop grosse ! Cela nous rappelle  le tristement célèbre "Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires" d'André Laignel... Les méthodes sont les mêmes. "Pourquoi avez-vous tort ? parce que j'ai raison", voilà tout.

Si c'est cela, la démocratie de Madame Royal, souhaitons être nombreux à n'en pas vouloir. Je ne voudrais pas être représentée par quelqu'un qui tient en si haute estime le Parlement, expression de la voix populaire dans nos institutions, qu'elle veuille le faire "juger" par le peuple et ses jurys populaires... Si tel était le cas, comment le jury populaire jugerait-il l'absence de Madame Royal dans ce débat, le fait qu'elle n'ait même pas été à l'initiative de la moindre question, du moindre amendement ? et le fait qu'en tant que Ministre déléguée auprès du Ministre en charge de la famille ce sujet des femmes battues qui lui tient tant à coeur car il est opportunément amené au sein des enjeux de la campagne électorale ne l'ait jamais amenée à légiférer ?

Certainement les informations sur le sujet ne lui auront pas été données par le peuple dont elle attend la becquée pour constituer un véritable programme et formuler de véritables réponses aux questions qui lui sont posées ...

Jusqu'à quand et jusqu'où les français se laisseront-ils abuser par Madame Royal ?

Elle nous apporte presque quotidiennement sur un plateau les preuvres de ses insuffisances voire de ses incapacités.

Le Sénat, lui,  aujourd'hui a fait la preuve d'une grande réactivité pour apporter à Madame Royal la démonstration que cette loi, pour récente qu'elle soit, existait bel et bien, et était de plus déjà rentrée en application, appuyant sur la nécessité d'aller plus loin dans sa mise en oeuvre et dans les moyens qui lui étaient accordés.

A cet égard, vous consulterez utilement le lien suivant retraçant la question orale avec débat qui a occupé le Sénat ce jour : http://www.senat.fr/cra/s20070123/s20070123H22.html

Pour plus d'information sur le sujet, vous vous reportez aux travaux préparatoires de la loi 2006-399, notamment ceux de la Délégation aux droits des femmes : http://www.senat.fr/rap/r04-229/r04-229.html;

Ainsi qu'aux travaux du Conseil de l'Europe qui de longue date s'est engagé dans des campagnes d'information et de prévention et des propositions de mesures de répression à destination de l'ensemble de ses Etats membres (46 à ce jour) : http://assembly.coe.int/mainf.asp?Link=/documents/workingdocs/doc04/fdoc10273.htm

Publié dans Actualité politique

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