Après la vidéo-pirate de Ségo : menus propos sur le mammouth ...
La vidéo-pirate de Ségo : une pierre lancée dans le verdoyant jardin de l'Education Nationale ?
Les enseignants, premiers concernés par la mise en oeuvre de ce programme de soutien scolaire, ne semblent pas prêts à s'y impliquer, bien au contraire ... et quand on voir le peu d'avancées que les socialistes au pouvoir ont réussi à obtenir de ce vivier électoral (... mais peut-être y aurait-il là un lien à creuser ...), on sent bien que le chemin à parcourir est long et semé d'embûches.
Pourtant, à qui mieux qu'à l'Education Nationale doit revenir ce rôle d'Education, bien plus large que celui de simple enseignement, dont on déplore pourtant que les familles ne le jouent plus ?
Le plus simple et le plus logique est souvent aussi le plus court chemin vers la réussite : où les enfants passent-ils la majeure partie de leur temps ? A l'école. Qui donna des cours de morale républicaine ? L'école de Jules Ferry. Y a-t-on tant trouvé à redire à l'époque ? Non, en tous cas pas le corps enseignant, bien heureux de remplacer dans cette mission les curés d'antan !
La mesure qui consisterait à instituer une aide obligatoire pour tous chaque soir après l'école serait raisonnable, même s'il fallait supprimer une heure de cours par jour par ailleurs. Et ce serait le rôle de l'Etat d'y consacrer les moyens nécessaires . N'est-il pas plus judicieux de consacrer des fonds à l'enseignement et au bien-être des jeunes, plutôt qu'a posteriori à la répression et à l'aide sociale ?
On ferait donner ces heures par des enseignants différents de ceux qui enseignent à la classe : les élèves auraient des rapports avec une autre personne, ce qui leur permettrait de dépasser certaines inimitiés qui à cet âge sont si souvent associées au désamour d'une matière; de plus, si une méthode d'enseignement, un angle pour aborder une question, n'a pas été compris par l'élève, la présentation par un tiers, expliquant différemment, lui permettrait certainement de comprendre.
Ces heures étant dissociées des cours à proprement parler, et dispensées par des tiers à la classe, cela créerait d'autres rapports avec les adultes enseignants, dans un contexte différent. Et tout prof sait que les occasions de rencontres en dehors de la classe sont toujours riches et propices à des découvertes mutuelles et à la création de liens de confiance qui servent après à l'école.
Les devoirs seraient faits par tous, dans des conditions de chances égales. Les professeurs se coordonneraient certainement mieux également ... Qui n' a pas rêvé, pour lui-même ou pour ses enfants, de ne plus voir sur le cahier de texte, les 4 devoirs surveillés de la semaine regroupés le même jour par manque de concertation ?
On pourrait instituer une heure à une heure trente obligatoires pour tous, à laquelle on ajouterait trente minutes à une heure de soutien et d'approfondissement pour les élèves en difficultés dans certaines matières.
Cela instituerait une véritable égalité entre les élèves et diminuerait certainement la place laissée aux cours particuliers qui sont, il est vrai, d'une part inégalitaires, et dont d'autre part la qualité pédagogique n'est pâs suffisamment contrôlée et évaluée.
Bien entendu les enfants traîneraient moins dans les rues après l'école, alors que les parents travaillent ou ont perdu leur capacité à les maîtriser et à les mettre au travail.
Au lieu de cela, et à chaque fois que l'on ose avancer que les profs pourraient s'investir davantage, on entend toujours la même rengaine : ce n'est pas à nous de remplacer les parents, l'Etat doit prendre lui-même les problèmes en charge (mais l'Etat, ce n'est pas nous ...), on n'est pas des flics, c'est pas à nous de faire la police , etc ...
Mais qui pourrait raisonnablement soutenir que les profs et les chefs d'établissement n'y trouveraient pas au bout du compte un grand profit ?
- une cohésion meilleure au sein des classes où tout le monde serait sur un pied d'égalité
- un niveau scolaire moyen en hausse
- moins de temps perdu en classe à contrôler et à punir pour des devoirs non faits et des leçons non sues
- moins de chahut, moins de violence
- et, ce qui serait peut-être le plus important pour l'avenir, et peut-être représenterait le rôle primordial que devrait jouer l'école : l'apprentissage du goût du savoir et du goût du travail. Ils ne sont pas innés, ils s'apprennent, et à l'heure actuelle, ils s'apprennent bien mal, souvent en opposition avec les élèves. Il y faut de l'entrainement et de l'entraide. Il n'y a ni l'un ni l'autre. On ne travaille que pour la note, sans pour autant qu'elle soit récompensée en tant que telle, il n'y a plus d'émulation véritable ... pourtant, si on donne à tous les mêmes chances, il n'y a pas, à mon sens, d'inégalité à fonctionner aussi au mérite... Il y a actuellement peu de récompense du travail bien fait, le rythme s'adapte bien souvent à une moyenne basse sans chercher à l'élever, ou sans s'en donner les moyens ...
Et c'est bien dommage. Car c'est l'avenir de notre pays qui se joue là, sur les bancs de l'école et du collège.